Gilles L. - Ouvrier à l'atelier de Buchelay

Gilles est originaire de Mantes la Jolie dans les Yvelines. Né en 1960 il passe un CAP de chaudronnier au lycée Jean Rostand. Fin des années 70, le travail ne manque pas. Il officie durant quelques années dans la chaudronnerie pure c’est-à-dire la formation de cônes, tubes, gaines de ventilation ou encore conduits de cheminée. Après l’armée et quelques temps comme intérimaire il rentre comme ouvrier puis chef d’équipe chez SECIM, une entreprise de charpente métallique située dans la zone industrielle de Buchelay, dans la périphérie de Mantes la Jolie. Il y fera une grande partie de sa carrière jusqu’au jour du dépôt de bilan. Le site est repris par les établissements CANCÉ et Gilles fera partie des équipes qui retrouveront un emploi. Avec l’amélioration des conditions de travail, la reprise a également des conséquences dans les pratiques et la modernisation des outils. Témoin particulier du passage à un autre rythme et une autre époque, Gilles s’adaptera à l’organisation et aux nouvelles techniques installées par CANCÉ sur le site de Buchelay.

Je suis plutôt conciliateur, je m’entends bien avec tout le monde. Des fois j’ai la nostalgie de mon ancien métier mais je ne refuse pas le travail. Ce qui me passionne c’est la moto et le rugby. J’ai joué pendant longtemps comme trois-quarts aile à Mantes et à Poissy en ligue départementale. Je me souviens d’ailleurs de deux déplacements en Écosse dont une victoire qui me laisse un super souvenir. C’était l’époque amateur, c’était bien différent de maintenant. Sinon je suis plutôt un fan de Brel, il a vraiment de belles chansons comme Amsterdam ou Les Bonbons.

Depuis la reprise je suis charpentier spécialisé. J’ai intégré le comité d’entreprise et suis devenu représentant du personnel. J’ai un vécu qui peut servir d’ici à ce que je parte en retraite. Je vois souvent que les ouvriers ne sont pas satisfaits. On peut toujours tenter de faire mieux, mais ils ne se rendent pas toujours compte que les conditions se sont vraiment améliorées. Avant on travaillait jusqu’à 56 heures, certes la rémunération était en conséquence mais il y avait beaucoup d’abus. Maintenant tout est plus réglementé et c’est mieux. Je raconte cela aux jeunes car leurs conditions d’aujourd’hui n’ont rien à voir avec ce qui se pratiquait dans le passé.

Je travaille donc dans un atelier qui prépare les différentes pièces d’une charpente en vue de leur montage sur le chantier. Je récupère les pièces débitées, des semelles, des platines, des goussets et à partir d’un plan, je réalise d’abord un assemblage point par point puis le cordon de soudure complet. Ensuite cela part en peinture ou galvanisation. Je compare souvent avec ce que j’ai vécu du temps de SECIM. Maintenant on a toujours du travail et avec l’investissement dans les nouvelles machines-outils l’atelier paraît même petit.

C’est une nouvelle société pour moi, une nouvelle manière de travailler et certainement là où je finirai ma carrière d’ouvrier. C’est une entreprise où il y a plus d’échanges, moins de séparation avec la direction, c’est plaisant. Je suis allé quelques fois à Nay au siège et on y est toujours très bien accueilli, très agréable comme ambiance.

RHGILLES