Le Département 64 inaugure une œuvre en acier en hommage au sport, de l’artiste plasticien CHAHAB, lors du passage de la flamme olympique à Pau.

Le 20 mai 2024, en marge de son parcours officiel dans la ville de Pau, la flamme olympique Paris2024 est venue illuminer la cérémonie d’hommage « artistique » au sport rendu par le département des Pyrénées-Atlantiques au centre Nelson Paillou.

C’est l’artiste plasticien CHAHAB qui a été choisi par Réseau Sport 64 pour matérialiser cette rencontre « arts & sports » avec une œuvre monumentale en acier réalisée dans les ateliers CANCÉ de Nay.

Sous un ciel de nuages et d’éclaircies, la cérémonie était présidée par Jean-Jacques Lasserre, président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, François Meyzenc, président du Comité Départemental Olympique et Sportif des Pyrénées-Atlantiques, Bernard Dupont, président de Réseau Sport 64 et du centre départemental Nelson Paillou (le commanditaire de l’œuvre) et Philippe Etcheverria le directeur du service départemental à la jeunesse, à l’engagement et aux sports.

#La figure de Nelson Paillou

Des personnalités et un lieu qui rappellent d’abord l’importance de Nelson Paillou pour le Béarn et le sport, au point d’en faire dévier la flamme olympique. En effet, Nelson Paillou était un béarnais d’adoption, citoyen illustre d’Arette, un petit village de 100 habitants situé entre la vallée d’Aspe et la station de ski de la Pierre Saint-Martin, et point d’étape de la flamme Paris2024. Mais on retient surtout de Nelson Paillou ses mandats successifs de président de la Fédération Française de Handball (1964-1982) et président du Comité national olympique et sportif français (1982-1993). De ces 2 périodes à hautes responsabilités on lui doit la popularité du handball en France et des avancées importantes dans l’éthique, la non-violence et le fair-play dans le sport ainsi que la création de la Maison du sport à Paris, aujourd’hui le siège du Comité national olympique et sportif français.

#Olympiades culturelles

Avec le passage de Flamme à Pau, le département avait donc à cœur de rappeler les valeurs du sport mais aussi de la culture car dans l’esprit olympique, et celui de Pierre de Coubertin, « les arts et le sport on tant de choses en commun ». D’ailleurs, dans la période 1912-1948, les JO décernaient même des médailles pour les disciplines de peinture, musique, sculpture et littérature ! Depuis, le dialogue « arts et sports » s’est ouvert à une large programmation d’expressions artistiques et s’organise, depuis les JO de Barcelone en 1992, sous la forme d’olympiades culturelles. Paris 2024 poursuit ainsi cette idée, que le sport peut être aussi un vecteur pour l’art, en proposant aux artistes dans toute la France de sortir de leurs ateliers et lieux de répétition pour aller à la rencontre du monde sportif, et imaginer, avec lui, des histoires de partage.

#Chahab, l’artiste.

Cela fut donc le cas pour le projet présenté par l’artiste irano-nayais Chahab, et désigné lauréat de l’appel à projet organisé par Réseau Sport 64 pour commémorer le sport lors du passage de la flamme olympique.

A l’instar de Nelson Paillou, Chahab est aussi un béarnais d’adoption. Cet iranien, déjà présent en France avant même la révolution survenue dans son pays en 1979, est un artiste de renommée internationale. Peintre, graveur et sculpteur il est tombé sous le charme en 1997 de la minoterie de Nay alors abandonnée. Il la rachète, la restaure et depuis 2001 la minoterie est à la fois son atelier d’artiste et un centre d’art contemporain géré par l’association Nayart.

#Le métal dans l’œuvre de Chahab.

La présence des ateliers CANCÉ de charpente et métallerie à 300 mètres de la minoterie représentera vite une opportunité pour l’artiste et ses projets en métal. La matière, les équipements et le savoir-faire des soudeurs CANCÉ ont permis à Chahab de diversifier sa vision artistique par la pratique de la sculpture et de l’art monumental. Dans ses œuvres en métal se trouvent tous les ingrédients de son univers artistique, présents dans ses peintures et gravures. Car pour Chahab le métal n’est pas un support de plus. C’est un champ d’expression à part qui lui permet d’offrir une autre vision des sujets qui lui sont chers, tout en conservant ses marqueurs transverses que sont les matières, motifs et volumes. Le métal exulte ses marqueurs et avec l’art monumental et les objets urbains, il convoque le public à faire évoluer son regard sur le quotidien.

#CANCE et l’oeuvre pour les JO.

L’œuvre installée à Nelson Paillou poursuit cette idée d’échange avec le public. Les éléments figuratifs qui assurent ce dialogue sont présentés dans une verticalité et un mouvement clairement influencé par la géographie locale. De haut en bas, du skieur au kayakiste Chahab construit un dialogue entre les sports. Profitant de leur mouvement singulier et unique, il les réunit et les positionne de telle manière qu’ils offrent un ensemble d’une grande cohérence, répondant aux mêmes enjeux : le dépassement de soi (plus haut, plus fort, plus loin). A nouveau on retrouve les marqueurs Chahab, matière, motif et volume dans un ensemble qui nous rappelle que le sport est une grande famille. (Ensemble). La devise olympique est bien au cœur de cette œuvre.

#Une œuvre en acier Corten.

Pour accéder à cette verticalité, 4,75 mètres de haut, le métal est le compagnon idéal. Le support utilisé est de l’acier corten dont les propriétés le rendent plus résistant à la corrosion atmosphérique. Mais avant de le mettre à l’épreuve de l’extérieur, Chahab a d’abord procédé au dessin de la scène des figures puis envoyé le fichier aux équipes de production CANCÉ pour rendre compatible le projet avec les machines de Todeco de Pau, le partenaire de l’entreprise pour les découpes Laser. Les découpes, sur une épaisseur de 6 mm, concernent les 2 faces du support de l’oeuvre. Accompagné par les équipes de métallerie, Chahab a ensuite réceptionné à Nay les faces découpées ainsi que les figurines, et commencé à souder chaque figure selon un décalage bien précis qui devait permettre d’obtenir une double silhouette et un effet de profondeur.

Les silhouettes seront d’ailleurs mises en valeur à la pénombre grâce à un système d’éclairage accessible et sécurisé. L’œuvre est donc conçue sous la forme d’un totem creux pyramidal et accessible via une porte métallique. À la période en atelier, sous les yeux vigilants de Chahab, doit succéder un vieillissement accéléré du corten. En effet, même s’il s’agit d’un acier patinable, c’est-à-dire un acier qui va développer spontanément une couche superficielle d’oxyde d’aspect rouillé, le temps est trop court entre la sortie de l’atelier et l’inauguration. L’œuvre a donc été aspergée d’eau salée pour obtenir la patine pour le jour J.

#CANCÉ et Chahab.

Une semaine avant l’événement, et ainsi donner le temps nécessaire à l’installation du système lumineux, l’œuvre est transportée au centre Nelson Paillou par CANCÉ. À la sortie du site de Nay, Chahab se souvient aussi du portail, des poteaux d’éclairage et de la sculpture monumentale qui orne le parking CANCÉ, des ouvrages réalisés à l’occasion des 50 ans de l’entreprise en 2011 et qui font partie intégrante de l’identité du site. Des réalisations qui témoignent de la relation qui unit l’artiste à l’entreprise.

Avec une inauguration sous les hauts auspices de la flamme olympique ce 20 mai 2024, la relation s’illustre une fois de plus autour d’un projet soutenu par Bertrand et Christian CANCÉ et imaginé et conçu par un artiste passionnant et passionné, Chahab. « Bâtir ensemble votre projet » est la devise CANCÉ, cette fois-ci déclinée pour célébrer le sport et l’esprit olympique, et pour rappeler que le collectif dans le sport, l’art ou le bâtiment, est le moteur qui donne du sens à nos actions.

Vive le sport … et le Béarn !

Bertrand CANCÉ – Chahab – Christian CANCÉ

©crédit photo : Laurent Salles / Chahab

🏗️  Ouvrage CANCÉ en acier Corten ➡️ Passage Carnot à Pau (64).

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