Piscine de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, réponse à un défi technique
L’esthétique singulière du Multiplexe aquatique de Saint-Hilaire-de-Riez conçue par l’agence d’architecture Brochet Lajus Pueyo de Bordeaux, et construite – charpente et toiture – par CANCÉ, est devenue en quelque sorte l’emblème de ce début d’année 2019 pour le secteur de la construction métallique. L’équipement sport et bien-être de la côte vendéenne a tout d’abord reçu en novembre 2018, le prix – architecture et réalisation – de la plus belle piscine publique lors du salon professionnel Piscine Global Europe 2018. Puis, après une mise en avant sur son site internet début janvier 2019, le Syndicat de la Construction Métallique de France (SCMF) a sélectionné l’ouvrage parmi les 3 références présentées lors de sa conférence de presse le 14 février dernier.
Coup de projecteur sur le savoir-faire CANCÉ.
L’article de Myriam Chauvot dans les Echos du 17 février, qui reprend le bâtiment en illustration du « potentiel olympique » pour le secteur de la construction métallique, nous renvoie naturellement à l’ouvrage porté par la Communauté de communes du pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et le cabinet d’architecture. D’un autre côté cette visibilité médiatique rappelle que derrière le résultat plébiscité, il y a l’entreprise CANCÉ et son savoir-faire qui s’illustrent dans les défis techniques auquel le projet lui a demandé de répondre.
Un montage au millimètre.
Pour Stéphane Lepetit directeur de l’Agence de Montluçon qui a dirigé le chantier, « le travail de préparation technique était le point critique sur lequel il ne fallait pas se tromper. Le défi ne résidait pas au niveau du montage. En temps normal les tolérances permettent une flexibilité lors du montage, mais là nous en étions arrivés à une précision au millimètre, et donc, la très grosse réussite technique on la doit aux équipes du BE et des ateliers. »
Impératifs esthétiques, défis techniques.
Une charpente en résille qui soutient une toiture cintrée débillardée représentait le contexte global du défi au moment d’exécuter le projet. Ajouté à cela l’impératif d’un montage sans boulons apparents, ni soudures sur chantier, les équipes pouvaient alors se mettre à résoudre l’équation à multiples inconnues. « C’était un enjeu et une demande de la maîtrise d’ouvrage de ne pas avoir de soudure sur chantier pour éviter les risques de corrosion dans une atmosphère de bord de mer » rappelle Henri Gassie, chef calculateur du projet. Du calcul, au dessin et à la production des pièces, les allers et retours ont été nombreux pour trouver la bonne méthode. « Nous avions mis en place des réunions de conception très régulières. Le respect des critères de tolérance passait aussi par une méthodologie et un planning très précis, une véritable horlogerie. » précise Bruno Jacquemard le directeur du BE. « Jusqu’à la dernière pièce la rigueur d’Henri et l’intérêt du défi technique ont animé les équipes. »
Ingénierie industrielle au service de l’art architectural
Les différents niveaux des bassins de la piscine rendaient plus complexe le référentiel au sol. C’est en partie la raison pour laquelle la mise en production des pièces a fait l’objet d’une ingénierie toute particulière. « On a pris chaque difficulté l’une après l’autre » commente François Bernadet, le responsable de la production. « Comme aucune pièce ne se ressemblait, nous avons créé des gabarits pour souder la structure en résille. Les pièces étaient préalablement découpées au laser puis assemblées par bloc. Des montages à blanc ont permis de s’assurer de la faisabilité du montage. Les gars de l’atelier ont travaillé énormément pour résoudre les problématiques de fabrication. »
En relation constante avec le BE, l’encadrement des ateliers et les pointeurs-soudeurs ont fait parlé l’expérience et leur qualification pour respecter un assemblage au millimètre prêt, malgré les dimensions imposantes de la structure et de la toiture. « Quand on voyait arriver les pièces il fallait vraiment le plan pour comprendre », témoigne Jean-Jacques Pedestarres, pointeur-soudeur à l’atelier de Nay. « On était très bien encadrés et les gabarits nous ont donné les bons repères. Pour pointer il fallait être au moins deux pour bien positionner les pièces. C’était un travail très délicat qui demandait beaucoup de concentration, à tel point que la nuit je pensais à des solutions pour le montage du lendemain. »
Entre la galvanisation et la peinture (C4 GNV), les contrôles ont été systématiques et rigoureux. Le bureau d’études et la production ont fourni aux équipes de montage les pièces d’un véritable puzzle qui mobilisa sans relâche les énergies et les esprits dans l’attente du résultat final.
La réussite d’un collectif
Pour reprendre les termes de l’article du Syndicat de la Construction Métallique : cette superbe réalisation a été une grosse réussite technique pour CANCÉ, qui a permis de faire surgir de terre ces trois « pétales » en suspension au-dessus du sol et qui s’intègrent parfaitement dans l’environnement. Une réussite telle que le résultat est d’autant plus magnifique que « le rendu de chantier correspond au rendu de concours » dixit le maître d’ouvrage.
« C’est vrai que cela était devenu de la mécanique de précision, loin du quotidien de la construction métallique » se rappelle François Bernadet, « mais ce sont des moments que l’on n’oublie pas et qui soudent les équipes. »
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Crédits photos : Jean-François Tremege, ÉTS CANCÉ, Valéry Joncheray, Communauté de communes du Pays-de-Saint-Gilles-Croix-de-Vie